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La FNA et l’UNIC alertent sur les conséquences de la pénurie d’inspecteurs du permis de conduire : un problème critique pour les écoles de conduite, mais aussi pour les Français




Saint-Ouen, le 20 décembre 2024


La FNA et l’UNIC, branche éducation routière de la FNA, alertent les pouvoirs publics sur le manque critique de place à l’examen pratique du permis de conduire entrainant un allongement de la durée de l’enseignement, un report de la prise de nouveaux contrats pour les établissements, et enfin des conditions de travail dégradées pour les moniteurs et les inspecteurs du permis de conduire et de la sécurité routière (IPCSR). Cette pénurie entraîne des blocages en cascade impactant les professionnels du secteur et, par ricochet, des milliers de Français. 


Le 13 décembre 2024, cette situation critique a été mise en lumière par les équipes de « Bonjour ! », la Matinale de TF1, venues interviewer Sylvie Mougin1, Déléguée Départementale de l’Union Nationale des Indépendants de la Conduite (UNIC). En effet, la pénurie alarmante d'inspecteurs et d'examinateurs pour les permis de conduire entrave gravement la mission de quasi-service public exercée par les écoles de conduite. Dans les faits, cela s’illustre par un manque cruel de places d’examens pénalisant des centaines de candidats et entrainant ainsi une forte dégradation de l’enseignement de la conduite.  

Pourtant, l’État est responsable de l’organisation des épreuves pratiques au permis de conduire (article L221-3 et suivant du code de la route), mission dont il est de plus en plus défaillant. A titre d’exemples, le délai d’attribution d’une nouvelle date d’examen en cas d’échec sous un délai médian de 45 jours prévu à l’article L221-5 du code de la route, reste un vœu pieu dans beaucoup de départements où le délai peut dépasser 6 mois.  

 

Des blocages en cascade 

Concrètement, cette pénurie entraine des répercussions sur l’ensemble des acteurs de la filière de l’enseignement de la conduite : les élèves, les écoles de conduite mais également les inspecteurs en poste. 

  • Pour les élèves : 

Les délais interminables pour passer l’examen entrainent un ralentissement de leur formation et une source de stress accrue. Ceux-ci limitent en effet leurs heures de conduite, préférant attendre qu’une place se libère avant de continuer leur apprentissage. L’obtention de leur permis est pourtant bien souvent essentielle pour leurs études, leur emploi ou même leur vie quotidienne.   

  • Pour les écoles de conduite :  

Dans l’incapacité de proposer des dates d’examen à leurs élèves, elles se retrouvent dans l’impossibilité de signer de nouveaux contrats ou d’accepter de nouveaux élèves, car elles ne parviennent pas à faire passer l’examen aux candidats déjà prêts. Cette baisse d’activité menace leur pérennité économique et peut placer des moniteurs en situation de chômage partiel.  

  • Pour les inspecteurs :  

Ils font face à une situation d’épuisement professionnel exacerbé par la pression constante et le manque de renforts.  

 


Pour Sandra Carasco, Présidente de l’UNIC, il y a urgence : « De nombreux départements ont vu le nombre de leurs inspecteurs chuter ces dernières années, souvent en raison de départs en retraite non remplacés ou d’arrêts maladie. L’UNIC alerte depuis de nombreuses années sur le besoin en recrutement d’au moins 300 inspecteurs. Aujourd’hui, certaines écoles de conduite pensent fermer non pas par manque d’activité, mais par manque de place d’examen disponibles ! ».    


Une situation problématique aggravée par le mode d’attribution des places 

Depuis la mise en place du livret numérique, qui calcule le nombre de places d’examen disponibles pour chaque école, de nombreux dysfonctionnements ont été constatés, aggravant une situation déjà tendue. Ce système de calcul défectueux constitue la première étape d’un processus complexe, suivi par la plateforme Rendez-vous Permis, chargée de distribuer les places. Mise en service en 2022, cette plateforme numérique accentue les difficultés en raison d’un fonctionnement particulièrement anxiogène. Avec un nombre de places largement insuffisant, les écoles de conduite se retrouvent en concurrence acharnée, devant batailler pour chaque créneau disponible, dans un processus comparable à une billetterie de concerts. Cette gestion, perçue comme injuste, renforce le stress tant pour les professionnels que pour les élèves, et contribue à une profonde désorganisation du système. 

 

Un besoin urgent de solutions 

Cette crise profonde affectant les écoles de conduite sur tout le territoire n’est pas nouvelle. Elle est généralisée et s’accentue périodiquement dans certains départements. La FNA et l’UNIC appellent les services de l’État/préfectoraux à :  

  • Mobiliser temporairement des inspecteurs d’autres départements en soutien aux territoires sous fortes tensions ;  

  • Recruter en urgence des inspecteurs supplémentaires pour revenir à un niveau opérationnel ;  

  • Renforcer le dialogue avec les organisations professionnelles pour garantir une gestion humaine et concertée des problématiques de la profession ;  

  • Prendre en compte les remontées de terrain relatives à la gestion de la plateforme Rendez-vous Permis, afin de garantir une répartition équitable et transparente des places d’examen. 

 

La FNA et l’UNIC sont mobilisées depuis les prémices de cette crise nationale qui touche directement les jeunes (étudiants et jeunes travailleurs), les familles et les professionnels du secteur, conduisant à des situations sociales parfois dramatiques. À ce titre, les deux organisations avaient déjà interpelé l’État, en 2023, sur l’insuffisance de son annonce de 100 nouveaux recrutements pour l’année 2024. La FNA appelle les pouvoirs publics à agir rapidement en vue de solutions pérennes afin de préserver l’accès au permis de conduire, essentiel à la mobilité et à l’insertion professionnelle des Français. 

 

Nous attendons vivement des solutions concrètes de la part de l’État dès le premier trimestre, faute de quoi l’UNIC mettra en place des actions pouvant aller jusqu’à des mouvements sociaux ou blocages. La période estivale étant la plus tendue pour la profession, il est impératif d’agir avant cette échéance pour éviter une aggravation de la situation. 

 


À propos  

La FNA est l'organisation professionnelle représentative des Entrepreneurs Artisans de l'automobile depuis 1921. Elle regroupe l'ensemble des métiers en lien avec les services de l'automobile, un secteur qui compte plus de 170 000 entreprises et 421 000 salariés. 

 

L’UNIC, la branche sécurité routière de la FNA, est la fédération représentative des intérêts des dirigeants d’écoles de conduite en France.  

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